Mutilez les militants !

Publié le par Jean-luc Lémouche

La loi 1216 de programmation militaire a été préparée en secret par l'Élysée, le ministère et le parlement. Son article 5 pourrait dériver vers différents décrets qui permettraient de poursuivre notamment les militants écologistes et associatifs lorsque, par leurs actions, écrits ou propos, ils mettront en cause «les intérêts de l’État». Ces "intérêts" concerneraient les centrales, les transports nucléaires, le stockage des déchets, les installations industrielles d’usines manipulant des substances dangereuses ou d’aires abritant des cuves de produits chimiques.
Le 12 du moi se penche de plus près sur les mesures de l'état pour faire taire les casse pieds.

L'Élysée en a plein les bottes de ces alter mondialistes écolos qui font rien qu'a leur mettre des bâtons dans les roues.
François Fillon, légitimement vexé d'avoir dut subir une foule hagarde de plus de 700 manifestants japonais lors de sa visite dans une une usine franco-japonaise de retraitement nucléaire, déclare à la presse :
« Les manifestations de violence n’ont rien à voir avec le dialogue social. Elles sont un danger pour l’avenir du pacte républicain et des instructions vont être données aux préfets pour mettre en place les moyens nécessaires au maintien de l’ordre. »
En effet un avocat local lui rétorquait avec virulence et agressivité : "Si un tremblement de terre géant se produit ici (...) d'énormes fuites radioactives affecteront non seulement les résidents locaux, mais aussi l'environnement mondial"
Voici bien l'une des multiples utilités de la loi 1216 qui pourra légalement faire emprisonner ce genre d'individu grotesque.

C'est très bien mon petit françounais chéri, mais tu devrais faire preuve de plus de sévérité à l'image de ton collègue Beuhrice Hortefeux qui n'a pas hésité à interdire le 2 août dernier une manifestation de soutien aux sans papiers prévue devant le centre de rétention du Mesnil-Amelot.
Voilà un homme qui a raison de tenir sa barre à contre courant du droit de manifestation. Ce droit devrait d'ailleurs être abolit puisqu'il est contreproductif et ralentit toute petite initiative nucléaire du gouvernement.

J'ai passé un petit coup de fil à Claude Guéant à ce sujet. Claude qui, ne l'oublions pas, passait son service militaire en mai 68 et ne se tenait pas au courant de l’agitation étudiante en se justifie ainsi : " nous vivions d’assez loin l’actualité, ces écoles étaient très exigeantes ".
Claude donc m'expliquait au téléphone le fameux "formidable gâchis" dont il a qualifié les grèves étudiantes : "alors nous, on se fait chier à pondre des décrets, on dépense des milliards pour eux, et eux ils font rien qu'à se plaindre...bon d'accord y a eut un petit malentendu sur le décret relatif aux enseignants-chercheurs, mais c'est bon, on a corrigé les fautes d'orthographes, alors qu'est ce qu'ils veulent de plus ? c'est très grave ce qu'ils font, très très grave...".

Enfin je terminerai ce splendide tour d'horizon ministériel avec un clin d'œil à MAM qui, souvenons nous en, souhaitais vivement interdire le port de la cagoule, des perruques et des fausses moustaches dans les manifestations (voir article "voile sur la cagoule".

Très honnêtement, je ne porte pas tellement d'importance à la prise de parole ou non du peuple ; je me moque même éperdument de leurs opinions. Mais dans ce projet de loi qui prévoit un développement du nucléaire sans contraintes militantistes, alors je prêche du côté de l'état ; je m'explique, tas d'immondices suintant l'ignorance et le déshonneur ; moi qui défend depuis toujours une extermination radicale de la race humaine, je ne peux que supporter ce projet de lois aux risques multiples et passionnants. L'avocat japonais a raison, mais il se porte du mauvais côté de l'étendard...
Notre gouvernement use de moyens antidémocratiques ? Ce n'est pas grave, c'est pour notre bien, qu'on se le dise...

J.L.L


A propos, il faut me faire penser un de ces quatre à brûler vifs tous les poètes...



Est-ce qu'on fait des vers avec l'actualité immédiate ?
Poète, est-ce ton rôle de témoigner pour le feu qui naît ?
Est-ce qu'on peut écrire des chansons sur ces femmes
Qui se sont mises en dimanche pendant huit mois parce qu'il fallait
Montrer qu'on était des gens respectables
Et que la grève, ce n'est pas le laisser-aller mais la rigueur ?

Tu fais donc des vers avec la dignité des autres
Poète, depuis ta chambre parmi tes bouquins
Est-ce qu'il est digne de saluer la classe ouvrière
De loin, quand peut-être, tes vers, elle n'y comprendra rien ?

Il va bien falloir s'y résoudre
L'étincelle ce n'est pas moi
Je vais de ville en ville
Je porte le feu, je suis le sang
Ô jeunes femmes, qui descendiez sur Besançon
Cette année-là vers le quinze août en portant comme un sacrifice
Vos clameurs car c'était la première fois et vous aviez un peu peur
Je reste au bord de vous, timide, n'osant rien faire
Est-ce qu'on peut faire des vers avec la gravité de vos gestes et votre honneur ?

Vous vous êtes mis debout
Soudain vous étiez devenus l'espoir du monde
L'espoir du monde, vous, petite dame coquette et sans histoires, sans passion
Le premier jour, l'un de vous a dit "La grève sera longue
C'est avec les pieds dans la neige que nous finirons"
C'est donc facile de faire des vers sur le courage et sur la peur

On fait des vers avec l'espoir, avec la vie
Avec les ongles qui s'accrochent au réel
Avec des mots qui m'ont été soufflés cet hiver
A Besançon parce que le vent souffle dans le dos du poète
Et le crible de mots qui ne lui appartiennent pas.

J. Bertin

Publié dans Actualités

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