Une bouchée de rien

Publié le par Jean-luc Lémouche

Il y a plusieurs mois, le Zimbabwe était confronté à un genre nouveau de la mise en rayon dans ses magasins.

Du vide remplissait les étalages.

Les bipèdes sombres au ventre paradoxalement gonflé par la malnutrition se précipitaient en masse pour acheter ce qui ne coûtait rien mais en grande quantité.

« -    Piewe-Mawie ! Qu’as tu acheté pouw manger ce soiw au magasin là vwaiment ?

Héééééé … Wien !

Encowe ? »

Les repas duraient donc des heures, les papilles gustatives inventant à chaque fois un goût différent aux bouchées d’air avalées.

Voilà pourquoi le ventre des africains est rempli d’air. Inutile de préciser l’odeur des cases africaines la nuit. « L’aérophagie est l’ami intime du négro » disait Alain Juppé.

http://idata.over-blog.com/0/56/25/34/rakotoarisonpict3/_yartibiafra10.jpgDepuis peu, le gouvernement a rempli les rayons de nourriture.

Du coup, plus personne ne fréquente les magasins.

Pourquoi ?

Et bien tant qu’il n’y avait rien à consommer, ça ne coûtait rien, et les gens pouvaient se le permettre ; que là, le concret coûte son pesant d’or, et le noir subit sa bourse vide.

L’africain ne peut plus acheter du vide et se contente de thé et de bouillie de maïs.

Les ONG protestent : « on peut leur expliquer que le vide y’en a partout ? pas besoin d’aller au magasin… ils sont cons ces noirs ! »

Pendant ce temps, les pieds du président Robert Mugabe sont en mal de refuge. La mission est difficile mais pas désespérée.

L’homme de courage se rendra à Tokyo pour acheter une belle paire de luxuriantes Finsbury.

Dans le rêve d’un Chaman Zimbabwéen, l’estomac d’un enfant discute avec la chaussure gauche du président sur une aire d’autoroute :

« -    j’ai une de ces dalles moi, j’ai rien à broyer depuis 3 semaines ; je suis obligé de générer ma propre bille pour m’amuser un peu…

m’en parle pas ; de mon côté, le président est trop gros et porte des pantalon trop large qui me recouvre en partie le corps. Vu qu’il fait une chaleur à crever, il ne porte pas de slip. Et vu ce qu’il s’empiffre comme saloperies, ses pets descendent directement sur mes lacets. Je baigne dans une odeur de merde présidentielle toute la journée… »

Depuis plus d’une semaine, c’est le blé qui n’est plus livré. Les boulangers peuvent enfin prendre des vacances.

De toutes façons ils jetaient toute la marchandise, les gens n’achetaient plus rien, enfin si justement, bref…

Le cerveau est suffisamment bien foutu, même celui d’un primate, pour imaginer un délicieux plat de langoustines flambées lorsque la bouche mâchonne une poignée de sable.

La famine n’existe pas.

Ce n’est qu’une question d’imagination.

 

J.L.L

Publié dans Actualités

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