De le 12 du Moi

Publié le par Jean-luc Lémouche

La nostalgie c’est vraiment de la merde disait Maurice Papon.

C’est pourquoi, à l’occasion du dernier 12 du Moi de l’année « banane », je vous propose une petite visite guidée des locaux de la rédaction du 12 du Moi.

Attention à la marche.

Je franchis le pont-levis immense pour pénétrer dans les bureaux vaporeux du 12. Aussitôt, le Cac 40 chute de 4 points. C’est aussi ça le 12 du Moi, une action anodine a un impact immédiat sur l’actualité.

Je pénètre dans un immense hall qui s’étale sur des centaines de mètres. Des chinois suspendus par les pieds décorent et parfument les lieux les tripes à l’air en nourrissant l’élevage de hyène affamées.

Un escalier d’ivoire conduit à l’étage.

A gauche, un bureau vide, comme celui d’un mauvais élève, d’un cancre faisant le journalisme buissonnière. Un mot arbore son établit : « ndlr : je suis en réunion ».

Boby Von Krakow manque une nouvelle fois à l’appel.

Je tourne la tête, et une odeur insoutenable inonde mes narines. Un parfum de charnier innommable. Si Hiroshima a une odeur, c’est bien celle-ci. Je recouvre mes cervelles d’une coquille imperméable auto-oxygénée. Je comprend. Le rouquin Robert O’Connel et le grec de 4000 ans Dodeka ont mis leurs bureaux côte à côte. Allier leurs odeurs leur donne plus d’inspiration. Une raison logique pour expliquer l’absence de Boby.

Dodeka enregistre ses pets en prévision d’un prochain album. Robert passe son temps les aisselles en l’air en soufflant dessus pour diffuser l’odeur. C’est ignoble. Il serait préférable de supporter mille noirs dans un sauna que ces deux fennecs.

Je poursuit ma route et franchis une autre porte.

6 manifestants meurent au Yémen. C’est pas ma faute, j’ai franchis une porte.

Des enfant en cage partageant leur clapier avec des trisomiques attendant impatiemment leur ration de la semaine.

En ornement sur les murs, comme des trophées de chasse, des têtes de noirs, de juifs, d’arabes et d’homosexuels sourient au passant. 

C’est mon espace. Je le partage avec mon confrère schizophrène T&R a qui il faut deux bureau pour maintenir sa maladie.

Claude Guéant squatte les lieux. Le vrai Claude Guéant, pas le robot qui le remplace au gouvernement. De l’héroïne plein les veines, le regard vers les sept cents putes de T&R qui remuent inlassablement leurs atouts avant de se faire manger… par nous.

Il manque quelqu’un.

Pourtant je sens sa présence.

Je redescend l’escalier d’Ivoire, au passage pardon aux huits morts dans le quartier d'Abolo, mais fallait que je descende les escaliers.

Il est dans le hall, mais où…

Je lève les yeux, et reste sans voix. Le Gourou Génital a mis son bureau en lévitation à côté du lustre en diamant. Il fait de la balançoire invisible avec un rôti de veau en chantant last castrato.

Il est temps pour moi de laisser ce beau monde travailler, avec ou sans moi, le 12 du Moi a encore de beaux jours devant lui.

Je sors du bâtiment, plus de 3000 morts au Japon, je suis désolé…

 

J.L.L

Publié dans 12 du Moi

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article